A l'ombre d'une évidence / 2014

"Un trou dans le mur, j'entre. Facile.
La cour, vaste et vide, j’avance.
La végétation me ralentit. Je passe devant une porte, une deuxième. Je rentre.
A l’intérieur des portes, encore. Partout. Ouvertes sur des couloirs, des halls, des sas ou des salles. Ou rien du tout.
Le vent siffle et ça claque. Je m’engouffre. Le temps s’arrête entre ces murs.
Çà et là le soleil perce le béton. Je continue à m’enfoncer à la poursuite d’une ombre. Je scrute les détails, je cherche les indices, je slalome entre les merdes de pigeons.
Par ici, une pièce avec une table et chaises, un peu sales mais accueillantes. Une invitation à traîner un peu.
Par-là, une autre, pleine de serrures empilées, par centaines, peut-être plus.
Ailleurs, quelques mots s’obstinent encore à apparaître sur des fiches laissées à l’abandon.
Vol, viol, aggravé, ayant entraîné la mort, moins de 15 ans…
Entre les bombes vides et les douilles de flashball, ils tombent dans l’oubli. Je reste là un moment;
puis je m’éloigne.
Encore une porte. Au fond d’un couloir. Presque une surprise, je suis dehors. Je retrouve le ciel diaphane. Toujours là lui, fidèle au poste. Le temps repart et je l’accompagne.
Un trou, de nouveau. J'émerge de ce monde pour retourner dans l’autre. Plein de portes lui aussi.
Similaires.
Rarement ouvertes."